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La gestion d’un Institut Universitaire de Technologie (IUT) n’est pas un long fleuve tranquille et la situation de crise que nous connaissons n’est pas là pour faciliter la tâche des directeurs et présidents d’Institut.

Mais il ne faut pas tout mettre sur le dos de la crise. Nous voyons fleurir tout autour de nous des établissements d’enseignement supérieur privés qui, pour certains d’entre eux, dispensent des formations bachelor de qualité, et, malgré la crise, se portent fort bien.

Dégradation Financière et RH dans les IUT

Bon nombre d’IUT ont vu leur situation se dégrader tant sur le plan financier que sur le plan RH à tel point qu’ils sont amenés à prendre des décisions de fermetures de groupes ou de départements alors que ces mêmes IUT refusent des candidatures d’admission en première année.

Et les IUT, malgré un contexte favorable (besoins en techniciens de bon niveau dans les entreprises, réputation des formations, diplômes de qualité, demandes croissantes des formations en alternance…) subissent des restrictions budgétaires en général mais aussi, quelquefois, les erreurs de gestion de leur établissement.

Un risque pour ces IUT de finir dans le mur alors qu’ils sont en passe de réussir le challenge de la mise en place du Bachelor Universitaire de Technologie.

Alors même que les Contrats d’Objectifs et de Moyens ou les Budgets Propres Intégrés, dispositifs prévus par la loi, pourraient servir d’amortisseurs aux réductions budgétaires et permettre d’atteindre des objectifs à la hauteur des ambitions des équipes enseignantes, certains établissements refusent de négocier des COM ET BPI.

Shrinkflation et Cheapflation : Les Risques pour la Qualité de l'Enseignement

Des décisions ont pu pousser à la shrinkflation ou même à la cheapflation. Dispenser une formation BUT sur 3 ans pour le prix d’un IUT en 2 ans c’est de la shrinkflation. Délivrer un diplôme en dégradant les maquettes ou en diminuant le nombre d’heures d’encadrement c’est de la cheapflation.

Demander à l’ensemble de ses composantes de baisser de 10% la masse salariale pour faire des investissements immobiliers revient pour un manager à se séparer de son appareil de production de formation performant pour faire des travaux. Le verdict des urnes au sein de l’université a sanctionné cette politique.

Réponse du Gouvernement et Cas Exemplaire de l'IUT Grand Ouest Normandie

Le gouvernement a bien pris conscience de la situation et décidé de flécher, pour les IUT en difficulté, des fonds spéciaux, leur permettant de rétablir une situation de fonctionnement garantissant la mise en place du BUT dans des conditions acceptables.

L’IUT Grand Ouest Normandie, avec ses 21 départements, a été ciblé par le dispositif. L’université de Caen Normandie a reçu la dotation et, le président de l’université, son VP finances ainsi que son VP RH ont, devant le conseil d’institut, demandé à l’IUT de réviser sa politique emploi en définissant les besoins de recrutement en personnel nécessaires, dans la limite de l’enveloppe fléchée, pour assurer la mise en place de la 3ème année de BUT. Par le respect de la décision de la Ministre et de son intention, par la méthode employée, l’équipe dirigeante de l’université a fait preuve d’exemplarité.

Reconnaissance des Actions Positives et Espoir pour l'Avenir des IUT

Il est crucial de reconnaître les actions positives, telles que l’allocation de fonds spéciaux et les efforts des établissements pour maintenir la qualité de l’enseignement. Gardons l’espoir pour l’avenir des IUT, car une gestion efficace et des solutions adaptées peuvent surmonter les défis actuels.

Article rédigé par Jean-Luc CHAUSSAVOINE – Président IUT Grand Ouest Normandie
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